Les femmes des Premières Nations et la prostitution

La présence des femmes autochtones dans l'exploitation sexuelle au Canada et au Québec

D'abord, la thématique de la prostitution des femmes des Premières Nations est importante à aborder, car c'est une partie de la prostitution canadienne qui a été fort peu analysée et propagée par les médias sociaux, car les autochtones ont longtemps été considérés comme des citoyens de seconde zone. Néanmoins, les femmes autochtones sont omniprésentes parmi les travailleuses de sexe au pays. D'ailleurs, les femmes autochtones sont plus malmenées que les autres prostituées par les clients.

En effet, les femmes autochtones sont très actives à l'Ouest du pays, où elles représentent la majorité des prostituées. Néanmoins, les conditions de travail de ces femmes sont bien particulières. Ainsi, elles seraient exploitées par les hommes qui travaillent comme mineurs ou encore ceux qui ont un emploi sur une installation pétrolière. La thèse d'un lien entre la prostitution et l'extraction de ressources minières et pétrolières ne date pas d'hier. Comme le rapporte Emmanuelle Walter, auteure du livre « Sœurs volées : Enquête sur un féminicide au Canada », : « Aujourd’hui, la prostitution est encore très répandue à Fermont, Schefferville ou Fort McMurray, des villes situées près de réserves amérindiennes et qui comptent des chantiers miniers ou pétroliers. » De plus, de la prostitution dans les bateaux de Thunder Bay, qui relie les États-Unis et le Canada a également été rapportée. Selon des témoignages, des femmes (majoritairement provenant des Premières Nations) sont sollicitées à bord de ces navires pour offrir des services sexuels aux matelots, et un important trafic d'êtres humains aurait encore lieu entre les deux pays, ce qui signifie que certaines de ces prostituées seraient transférées d'un État à l'autre contre leur gré, et elles éprouvent de la difficulté à retourner à leur pays d'origine. 

Le reconnu « Highway of Tears » soulève également des questionnements quant au lien possible entre les femmes disparues près de cette parcelle de l'autoroute et l'exploitation sexuelle. En effet, de 1989 à 2006, neuf femmes, dont huit qui étaient autochtones ont été portées disparues ou ont été retrouvées assassinées. Désormais, la gendarmerie royale du Canada considère que ce chiffre s'élève à 18 victimes disparues ou tuées près de cette autoroute dans son dossier. D'ailleurs, les chefs des communautés environnantes estiment que le nombre de victimes dépasse les 40 personnes, et ce, depuis 1970. 

 

 Carte de « l'A

Selon le journal Métro,

« Les femmes et les filles autochtones sont des proies faciles pour les trafiquants de personnes parce qu’elles sont plus enclines à vivre dans la pauvreté ou à souffrir de toxicomanie et de problèmes mentaux, révèle un rapport.

L’étude de Santé Canada met en lumière la manière dont les femmes sont forcées de se prostituer par des membres de leur propre famille, des proxénètes qui agissent comme leur petit ami et de petits groupes criminels mal définis.

Le rapport daté de mai 2014, mais rendu public seulement jeudi, donnera des munitions de plus aux militants qui réclament au gouvernement conservateur une commission d’enquête nationale sur les meurtres et disparitions de femmes autochtones. »

 

Sources :Pisani, Francis. « Internet saisi par la folie des Weblogs ». Le monde diplomatique. En ligne. Août 2003, p. 8-9. <http://www.mondediplomatique.fr/2003/08/PISANI/10301>. Consulté le 23 janvier 2005. 

 « Des femmes de Thunder Bay vendues aux États-Unis » Radio-Canada.  Août 2013. <http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/628486/trafic-femmes-thunderbay>. Consulté le 9 mai 2017.

« ‘They are not just a statistic. They are people. They are little girls.’» In Highway of tears : Canada's missing and murdered, Radio-canada. En ligne. <  http://www.cbc.ca/radio/thecurrent/features/missingandmurdered>. Consulté le 9 mai 2017.

Millot, Pascale. « Traite des femmes autochtones au Canada : Un phénomène occulté ». En ligne. 2015. <https://www.gazettedesfemmes.ca/12498/traite-des-femmes-autochtones-au-canada-un-phenomene-occulte/>. Consulté le 9 mai 2017.

« Highway of tears ». In Highway of tears : Preventing violence against women  En ligne. <http://highwayoftears.org/about-us/highway-of-tears>. Consulté le 9 mai 2017.

La presse canadienne. «Les Autochtones plus à risque de se prostituer ». In  Métro. En ligne. 2014. <http://journalmetro.com/actualites/national/560088/les-autochtones-plus-a-risque-de-se-prostituer/>. Consulté le 10 mai 2017.

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